Lorsque nous pensons aux réunions internationales, voici ce qui nous vient en tête : les interprètes installés dans des cabines insonorisées, munis d’un casque et d’un micro, qui traduisent en temps réel les paroles des participants.
Mais les interprètes doivent parfois effectuer leur travail dans d’autres situations, par exemple, aux côtés des participants, sans matériel technique autre qu’un calepin et un crayon. C’est ce que l’on appelle l’interprétation consécutive. Dans certaines conditions, l’interprète peut utiliser des « bidules », un système de casques récepteurs et d’un micro-émetteur. C’est une variante de l’interprétation simultanée, avec un équipement léger, utilisé aussi bien en salle qu’en visite de sites.
Dans cet article, nous allons décrire 5 situations d’interprétation auxquelles vous pourrez être confrontés, avec une description sommaire qui vous aidera à comprendre ce métier exigeant.
1. L’interprétation de liaison sans matériel technique
Le premier cas c’est les visites de sites ou d’installations. L’interprétation s’effectue phrase après phrase et l’interprète reste assez libre car il a la possibilité de reformuler les questions et les réponses, afin d’apporter plus de précisions dans sa réponse.
2. L’interprétation simultanée chuchotée
La deuxième situation c’est l’interprétation simultanée chuchotée. L’interprète se positionne en retrait, à côté d’un des participants, d’où il peut chuchoter pour traduire les paroles énoncées au cours des échanges, afin que les autres intervenants ne soient pas dérangés par des coupures intempestives.
Le chuchotage est donc une méthode d’interprétation simultanée. Elle ne nécessite pas de matériel technique. Cependant, cela peut être un exercice fatiguant pour les interprètes car chuchoter pendant un long moment est un effort particulièrement intense.
Cette méthode d’interprétation peut aussi être mise à mal du fait de bruits perturbants la réunion, venant de l’intérieur, comme la ventilation ou à l’extérieur, telle que la pluie ou d’éventuels travaux qui rendent l’écoute difficile.
En outre, dans cette configuration, le décalage pour maintenir une distance optimale avec le discours original peut donner lieu à ce que l’on appelle un “spam d’oreille vocale” entre le moment où l’orateur commence à parler et le moment où l’interprète entame la traduction de ses mots. Plus cet écart est grand, plus l’interprète doit retenir des éléments du discours dans sa mémoire à court terme car il écoute et traite l’information en même temps qu’il interprète. Cela demande un énorme travail de concentration.
De manière opposée, si l’écart entre ces deux moments est trop court, l’interprète peut involontairement modifier la grammaire, la syntaxe et l’idée originale de l’orateur ; d’où l’importance pour l’interprète de trouver la distance optimale d’interprétation, qui commence à peu près 2 à 3 secondes après le début du discours.
3. L’interprétation consécutive dans un contexte diplomatique
Passons maintenant à la troisième situation, qui correspond à une conférence internationale, telle que la conférence de Paris de 1919, qui constitue le premier événement au cours duquel on a pris conscience du besoin important en interprétation professionnelle. A cette occasion, c’est la consécutive longue qui a été la méthode d’interprétation privilégiée. En effet, les technologies n’étaient pas aussi développées qu’aujourd’hui, c’est le moins qu’on puisse dire. On privilégiait donc la prise de notes, et on faisait appel à des interprètes qui apprenaient leur métier « sur le tas ».
En ce sens, les interprètes prennent des notes pendant le temps de prise de parole de l’orateur. Ensuite, la restitution est décalée puisque l’orateur s’arrête pour laisser place à l’interprétation, qui se base sur la prise de notes, avant de laisser l’orateur reprendre son discours.
Cette interprétation nécessite un seul interprète qui mobilise toute son attention dans une prise de notes claire et précise, pour retranscrire à la fois les mots de l’orateur, mais aussi l’essence du discours, la tonalité et la conclusion de la prise de parole.
Cette méthode d’interprétation ne nécessite pas de matériel d’interprétation technique. Cependant, il faut noter que le temps d’intervention est doublé puisqu’il faut attendre que l’interprète s’exprime dans une durée à peu près équivalente à celle de la prise de parole originale.
4. L’interprétation simultanée sur plateforme digitale
Le mode d’interprétation le plus répandu fait appel à des éléments techniques tels que les « bidules » (casques récepteurs et micro-émetteur) ou des systèmes plus sophistiqués qui incluent une régie d’interprétation avec un technicien et des cabines insonorisées où se trouvent les interprètes. Or, ce dispositif vient de subir une modification profonde pour s’ajuster à des besoins de visioconférence ou d’événements hybrides qui font possible des réunions multilingues avec des participants aux quatre coins du monde.
De nos jours, vous devez davantage être amené(e) à expérimenter cette quatrième situation, du fait de la consolidation des outils numériques, de la multiplication des systèmes de visioconférence et la limitation des déplacements. Par conséquent, les échanges entre les différents points qui relient les grandes entreprises dans le monde sont maintenus grâce à l’organisation de réunions internationales ou de conférences en ligne qui permettent aux représentants de différents pays de continuer à échanger.
Les services digitaux d’interprétation transforment profondément les réunions en ligne et permettent de traduire en temps réel toutes les langues, de sorte à gommer non plus la barrière linguistique mais également la distance physique entre les personnes parlant une même langue. Ainsi, des interlocuteurs ne parlant pas une langue commune peuvent néanmoins communiquer entre eux, où qu’ils se trouvent.
Cette prouesse est permise grâce à une technologie d’interprétation à distance sophistiquée, couplée au travail des interprètes professionnels disponibles les 24 heures, partout. Au cours d’une réunion à distance, une cabine virtuelle est disposée afin que les interprètes puissent traduire les propos échangés. Cela permet à la réunion de suivre son cours de manière transparente pour les participants, qui n’ont pas à se soucier de ce qui se joue au niveau technique, en coulisses. Ils peuvent également avoir un tchat écrit à disposition pour pouvoir s’exprimer à la fois à l’écrit.
Pour éviter une fatigue excessive et une interprétation qui pourrait se dégrader, il est indispensable de mobiliser deux interprètes sur un événement, afin de leur permettre de se relayer toutes les 30 minutes.
En effet, l’interprétation simultanée permet une plus grande fluidité des échanges, il faut donc veiller à conserver cette aisance de communication en prenant soin des interprètes qui veillent à la traduction optimale des interventions, au cours des réunions et conférences ayant lieu en ligne.
5. L’interprétation simultanée dans des contextes hybrides
Lors d’événements ou de salons internationaux, l’interprétation simultanée relie l’événement présentiel et les acteurs distants, ce qui concourt au succès de votre présentation. Il va de soi que plusieurs dispositifs différents peuvent être mis en place. Ici nous allons faire mention du système nécessaire aux contextes hybrides, dans lequel un système d’interprétation sur plateforme numérique est relié à un système numérique afin de permettre l’interaction avec des acteurs distants.
Dans ce cadre, si vous souhaitez planifier un salon, un séminaire ou encore un congrès, vous avez la possibilité d’organiser un événement hybride afin de garantir l’interconnexion du système physique et des acteurs distants. Ainsi, les casques et les micros sont à disposition des participants présents dans l’espace de votre choix, tout en assurant la qualité des connexions reliées à la plateforme digitale. Ces installations permettent de créer un événement global qui inclut également des participants distants.
En ce sens, il n’y a pas d’obligation d’être sur place ou à distance, puisque l’on peut connecter des participants en salle avec d’autres à distance, peu importe qu’ils soient connectés via un PC ou un smartphone. Le but est de faciliter la connexion de chaque participant en effectuant le moins de manipulations possibles, où qu’ils se trouve.
En résumé
On est passé de l’art d’utiliser la méthode d’interprétation consécutive avec une prise de note, à la possibilité de connecter un grand nombre de personnes, en même temps, sur un événement 100% en ligne, en à peine quelques années.
Le progrès technique de l’interprétation simultanée à distance est saisissant et démontre une nouvelle fois la capacité de l’être humain à faire face aux crises économiques et sociales avec une faculté d’adaptation hors du commun.
La pratique des événements hybrides est en train de s’ancrer solidement dans les habitudes du secteur événementiel. Cela permet d’entrevoir une sortie de crise de façon à intégrer la visioconférence dans le développement des entreprises. Les collaborateurs pourront désormais se connecter avec l’outil de travail collaboratif qui leur sied tel que Zoom, Teams ou directement via la solution iBridge People. Ce dernier permet à chacun d’entrer dans une salle de réunion virtuelle afin d’écouter dans sa propre langue et de parler dans toutes les autres.
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